Festival d'Avignon 2023 - Délicieusement scandaleuses : Interview avec Aurélie (ladie Darling) et Simon (Edouard)

Bonjour à tous les deux,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, dans le cadre du festival d’Avignon 2023, avec le spectacle « Délicieusement scandaleuses » (Chapitre 1 : Révélations), à 22h 15, au Cabestan. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Aurélie : Oui, tout à fait ! C’est une très belle expérience de participer à ce festival, de rencontrer aussi d’autres artistes. La parade à laquelle on a participé était très émouvante. C’est très très intense mais on récolte les fruits chaque soir. Je dirais même que l’on est de plus en plus heureux, chaque soir, de rejouer. Je pensais que l’on aurait besoin d’une relâche avec la fatigue mais pas du tout, j’ai envie de jouer tous les soirs et d’être là, sur scène, de m’améliorer à chaque instant dans ce que je fais, dans mon jeu, dans le chant et dans la danse.

Simon : C’est doublement un bonheur d’être ici, je suis pianiste donc, à priori, je ne suis pas dans le monde du théâtre, en tout cas pas sur scène à jouer un personnage, simplement en accompagnement. Faire partie de cette aventure est quelque chose de nouveau et d’être à Avignon est inattendu, c’est un vrai plaisir, un émerveillement.

Aurélie : On est pris par la magie en fait du festival, c’est vraiment une belle aventure également humaine.

Avec vos mots, comment présenter ce spectacle ?

Aurélie : Je dirais que c’est un théâtral musical, on l’appelle comico-coquin parce que l’on évoque les jeux de l’intime et du plaisir, avec beaucoup d’élégance et d’humour. On est un petit peu happés et portés dans une bulle de poésie et d’amour. On reste en suspension le temps du spectacle. Je pense que c’est vraiment très important, dans cette société très anxiogène, de pouvoir avoir ce moment de plaisir et de détente, tant pour nous que pour le public. Les spectateurs peuvent vraiment se laisser aller pour vivre l’instant à fond et être en interaction avec nous, ils sont libres de toute contrainte.

Simon : Ce qui me frappe, c’est le côté pétillant et le fait d’oser parler de la sexualité de manière assez franche. On chante sur le cunnilingus et sur les sextoys, mais c’est drôle, il y a beaucoup d’énergie musicale et d’interactions. C’est un petit bonbon acidulé, c’est jubilatoire de pouvoir aborder ce genre de sujets. Moi qui suis musicien, je crois beaucoup au fait que la musique permette de tout oser, avec légèreté. On peut vraiment aller très loin, c’est ce que l’on fait dans ce spectacle.

Aurélie : C’est pour cela que des étrangers peuvent s’y retrouver aussi, on en a beaucoup parce que les chansons permettent de faire rêver tout le monde. On n’est pas que dans du texte qu’ils ne comprendraient pas forcément, on transmet musicalement cette pétillance.

Quels principaux retours pouvez-vous avoir du public à l’issue des représentations ?

Aurélie : On a vraiment de très très bons retours, c’est même incroyable. Par exemple, un monsieur m’a récemment dit que « c’était délicieux ». Je trouve que les gens adorent vraiment le spectacle, ils sont complètement charmés. Cela fait plaisir et on espère que l’on aura du bouche à oreille grâce à ça. Le directeur du théâtre a également été conquis, on en était très très heureux.

On a des retours sur le chant, le fait que l’on harmonise les voix plait beaucoup, on a des retours sur le sujet, sur le fait que ce soit très drôle et très rythmé. Les gens sont bluffés par la « propreté » du spectacle, ils voient tout le travail qui a été fait.

Des spectateurs ont aussi été surpris de se laisser séduire par le sujet, ils étaient un petit peu septiques et se sont aperçus que ce sujet n’est pas tabou, qu’il est abordé sans aucune vulgarité. Ce qui les a conquis.

Simon : Des gens qui ont vu 5 à 6 spectacles dans la journée nous ont dit que le nôtre était le meilleur ! Le directeur du théâtre est venu il y a quelques jours et a reconnu que c’est l’un des meilleurs spectacles de sa programmation. D’autres spectateurs ont même pris des flyers pour faire notre pub dans leurs autres pièces, c’est une réaction incroyable.

Un petit mot chacun sur votre rôle peut-être ?

Aurélie : Je suis Ladie Darling, j’ai poussé les portes du boudoir par pur concours de circonstance. Je promenais Chanel, ma yorkshire, je suis tombée sur le boudoir de Madame Kat et je me suis dit « pourquoi ne pas essayer ? ». J’ai donc poussé les portes du boudoir pour étancher ma soif de connaissances en matière d’intime. Mon mari, vous savez, est toujours absent, il travaille donc je suis triste…Pour compenser, je m’adonne aux plaisirs électriques, j’ai toujours un petit joujou dans mon sac, n’est-ce pas…voire deux…J’espère, d’ailleurs, que je ne les ai pas perdus.

J’espérais du boudoir de Madame Kat une rencontre entre femmes, j’espérais pouvoir y lire des poésies, faire du macramé, papoter, boire du thé, échanger des secrets de femmes et aligner mes chakras.

Simon : C’est la bobo geek, elle n’aime pas trop les boys, elle n’a qu’une obsession, les sextoys J.

Je suis la présence masculine de ce spectacle, Edouard, le majordome de ces dames, comme un coq en pâte dans le boudoir. J’aime me faire mousser par ma patronne, Madame Kat, j’aimerais bien, il faut le dire, conclure avec toutes ces filles mais je suis un petit peu le Jean-Claude Dusse du boudoir, il faut bien l’admettre. Car « je ne suis que le majordome, ça me peine, ça me peine, je ne suis pas leur amant, c’est navrant, c’est navrant, je joue seul de mon piston, comme un con, comme un con », tel que je le chante au début du spectacle. J’ai le plaisir de servir ces musiques qui sont superbes, je dirais que c’est un mélange entre l’univers coquin-poétique de Colette Renard, des musiques gospel et des ambiances sud-américaines de cabarets modernes. Il y a beaucoup d’humour dans les textes, c’est très fleuri !

Aurélie : C’est vraiment une parenthèse, c’est un temps suspendu. On a un beau boudoir, les costumes de scène ont de belles couleurs.

Que peut-on, en conclusion, vous souhaiter pour la suite du festival ?

Aurélie : En une phrase, que l’on soit complet ! On peut espérer, en fait, que le bouche à oreille fonctionne et que l’on ait un public déjà conquis.

Simon : Le spectacle n’avait pas été joué l’année dernière au festival, il fallait donc se faire connaitre et, là, très clairement, on sent que ça fonctionne. Il faut juste que ça continue dans la même dynamique ! On nous dit qu’il est impossible qu’un spectacle comme le nôtre ne soit pas complet tous les soirs…c’est ce que l’on peut nous souhaiter. On l’espère en tout cas, on est confiants.

Aurélie : Le public nous dit, en sortant, avoir confiance sur le fait que l’on soit complet. Les spectateurs sont tellement contents qu’ils veulent en parler à leurs amis. Il y a même une dame qui va revenir avec ses copines, elle qui n’osait pas, au début, trop en parler, vu le sujet coquin.

Merci à tous les deux pour vos réponses !